J’ai commencé à regarder le tennis à l’époque des premiers Roland Garros télévisés sur l’ORTF : je me rappelle José Luis Clerc en crampes à la fin d’un marathon de cinq heures, Manuel Orantes et son petit mouchoir, Guillermo Vilas peinant à servir à plat, Victor Peci et ses plongeons sur terre battue, Salomon, incapable de tenir l’échange et jouant des ballons, et surtout, je me souviens de Björn Borg. Je ne sais pas s’il était une grande vedette à l’époque, une star – comme on le dirait aujourd’hui – car je ne lisais pas les journaux, ni s’il avait du « charisme » – un mot qui s’emploie généralement pour signifier que quelqu’un est beau garçon (Borg était moche) – mais il était invincible. Mon joueur préféré était Jimmy Connors, et je désespérais de le voir battre Borg au moins une fois. Ma souffrance, après leur dernière demi-finale à Wimbledon, quand Jimmy lui avait infligé une bulle à la première manche pour perdre 6-4 à la cinquième, fut inimaginable. Borg était le ...
Avec les fans, on sait à quoi s'attendre. Alors qu'avec les experts...