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Articles

Affichage des articles du 2019

Communication

Il y a eu beaucoup d’articles sur Kyrgios, récemment, et la plupart sont truffés d’âneries. La dernière que j’ai lue est le monumental « pétri de talent », dans l’article d’un journaliste assez connu, mais que j’ai tendance à mépriser pour ses partis pris, son manque de respect envers les joueurs et le tennis en général, qu’il ne comprend pas, et, d’après moi, qu’il n’aime pas. Son emploi du mot « talent », si banal, est une abomination. Le talent est assimilé, pour reprendre la formulation de Julien Varlet, à faire « des amorties rétro » et des volées. Le talent est évidemment bien plus que cela, et il a bien plus de facettes. Dans le cas concret de Kyrgios, c’est sans tenir compte de la relation étroite et méconnue entre un joueur et sa raquette. Celle de Kyrgios permet de servir très fort, mais pose des difficultés quand il faut tenir l’échange. Dès qu’il joue sur une surface tant soit peu lente, au rebond assez haut, il n’arrive pas à marquer des points, et il est forcé à jouer de

Réalité alternative

« Drang nach Osten » avait un sens différent pour l’Allemagne et pour l’Autriche-Hongrie : pour l’empire à deux têtes, c’était le moyen d’accéder aux sources de pétrole de la Turquie, qui englobait, à l’époque, la plus grande partie du Moyen-Orient. Pour le Reich, c’était l’élargissement de son « espace vital » au détriment des sous-hommes slaves : une conquête de l’Est et de ses ressources. La conséquence de cette idéologie fut des dizaines de millions de morts — Russes, Polonais, Serbes, Tchèques, Slovaques… Pendant une guerre sauvage, indigne, contre la population même, le plus grand génocide depuis l’invasion du nord de l’Inde par les musulmans. Cette idéologie ne fut jamais condamnée : il ne faut jamais oublier que l’effort militaire allemand, pendant les deux guerres, avait été financé en grande partie par les États-Unis, qui avaient, tant en 1919 qu’en 1945, tout fait pour protéger les intérêts de leur plus grand partenaire économique… Et de leur plus grand débiteur. Cette xén

NLP

In ancient Greek there were three words for "word": logos, ethos and mythos: mythos, the word "one should believe", the modern "narrative". It is always based on things Jung called "archetypal phenomena", "collective unconscious"; it is symbolic: a simple signifiant for a multi-layered signifié. This is, of course, not by chance. The false reality must always be simpler, sharper so that we can believe it: good against evil, beauty against the beast, fair against dark. A narrative is, by nature, a magical incantation: it is also a call to the fairy queen to make things happen. The way we watch tennis is shaped by big companies: the marketing people at IMG, Nike, know their jobs, and when they had the right occasion, they jumped all over it. Perhaps they got the idea from David Foster Wallace and his article,  Roger Federer as Religious Experience , a poetic text void of meaning, but probably not. And when Rafael Nadal stepped on the te

Benoît contre Novak

Il y a quelques jours, dans une petite polémique sur twitter, j’avais écrit à Caleb que les statistiques, c’est bien, mais il y a aussi la mémoire. Pour avoir activement suivi la carrière de Novak Djoković les douze dernières années, je me rappelle beaucoup de choses qui n’ont pas eu droit à des titres dans les journaux, et qui se faufilent le profile bas dans les statistiques. J’ai décidé d’en faire le sujet d’une série d’articles, car verba volant, scripta manent , et les preuves, éparses, rassemblées par Cindy, Cristina, Jane, etc. méritent une nouvelle lumière, un éclairage plus intense. Mais avant d’entamer cette série – en anglais, honteusement – j’aurais un commentaire à faire sur l’émission « DIP impact » du 12 mars 2019, et les âneries proférées par mon journaliste préféré (dit sans cynisme aucun), Benoît Maylin, secondé abondamment par Cédric Pioline. D’abord, la vidéo est consultable en ligne, ici . On commence par le titre, qui souligne immédiatement qui sera le vilai

A few words about Chris Kermode

In its farewell statement, the ATP stated: "Kermode's vision and leadership since 2014 has been instrumental in the creation of landmark new ATP events such as the award-winning Next Gen ATP Finals in Milan, as well as the upcoming ATP Cup in 2020." The trick words are, of course, "such as", because that's all that changed since... I do not clearly remember when. Could anybody tell me which are the other major ATP events created since 2014? The other trick, used in this delicious quote : "His six-year tenure at the helm of the ATP has seen record prize money and commercial growth for the organisation, while attendance and viewership of the ATP Tour has soared" is to make a causal connection where there is only a temporal one, because, meanwhile, indeed, tennis soared, but, as we can see from the attendance in IW in the last years, e.g., or this year Rotterdam, it is in no relations nor with Chris Kermode, nor with the participation of some well-kno

État de grâce

Il y a plusieurs sujets que je voudrais aborder, et je vais, comme d'habitude, le faire pêle-mêle. Le ralentissement et l'homogénéisation des surfaces d'abord. On a enfin une source statistique exhaustive ici , qui montre assez clairement que, depuis 1990, le jeu n'a pas été ralenti par les changements seuls des surfaces, mais aussi qu'il n'y pas vraiment eu d'homogénéisation. Il faudrait arrêter avec les foutaises. Ces données, avec les explications disponibles dans cet article , sont suffisantes pour ne plus perpétuer le mythe de « l'uniformisation des surfaces » qui permettrait à deux ou trois joueurs de dominer le tennis mondial. C'est leur travail de perfectionnement, l'universalité de leurs talents, et leurs caractères indomptables qui ont permis leur réussite, pas un changement d'herbe à Wimbledon, ni un peu plus de sable dans la couleur des revêtements. Ce n'est pas la seule raison pour laquelle ce texte de Peter Bodo  est une

Tauromachie

Depuis plusieurs mois déjà, je commence des articles que je ne finis pas. Je ne trouve rien de vraiment neuf à dire, ayant traité déjà de tous les sujets qui me titillaient, sans, bien sûr, convaincre qui que ce soit : je fais parti d'une population en voie d'extinction, ayant grandi dans une monde au sens aigu de la discipline, mais surtout de la décence et de la générosité, des qualités rejetées, ignorées par les nouvelles générations, dont l'instruction, l'éducation est annihilée par la déconstruction pseudo-philosophique botulienne (d'ailleurs, à l'université, on ne parle plus d'éducation, mais de « formation » ; le savoir est dégradé pour la conformité).* Pourtant, ces derniers temps, ce sont ces qualités qui ont refait surface de la plus belle des manières dans le monde du tennis, incarnées par une – et c'est de plus en plus évident – future grande championne, Naomi Osaka. On l'avait déjà vu après la finale dames aux Internationaux des États-