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Affichage des articles du 2018

Tennis et idéologie

Au moment où Serena Williams essaie d'égaler le palmarès – en simple – de Margaret Court, il serait peut-être bon de se remémorer un peu les résultats de cette fabuleuse joueuse australienne. Elle a réussi le grand chelem en simple à 29 ans, pendant l'Ère open, et un grand chelem en double mixte. Elle possède un palmarès bien plus étoffé que celui de sa grande ennemie, Billie Jean King. De plus, elle fut la première maman à remporter un tournoi du grand chelem, et une des rares joueuses à remporter tous les tournois du GC en simple, double dames et double mixte, pour totaliser 67 titres. Il n'y a rien qu'une Serena puisse vraiment faire pour devenir la GOAT. Sauf que... Margaret Court, en tant que chrétienne pratiquante, n'a jamais eu honte de ses convictions, qui étaient la norme dans notre monde occidentale pendant la grande majorité de sa vie, et qui pourraient bien redevenir de règle dans quelques années. Et ces convictions, cette vision du monde, ne sont pa

Amende honorable

Je reviens dans ces quelques lignes à quelques-uns de mes sujets favoris : à l'infanterie du tennis, aux jeunes, à l'élitisation. Bien des joueurs ont détaillé combien il était difficile de passer de junior à la compétition sénior. Les tournois qui, autrefois, aidaient la transition, ont disparu. L'ATP et l'ITF ne permettent plus la création de nouveaux tournois, et le système de points est déséquilibré. Tout est fait, ou presque, pour rendre les premier pas des jeunes plus difficiles. Personne ne peut me convaincre que les joueurs ont besoin d'attendre 25, 26 ou 27 ans pour percer. Car le tennis n'est pas seulement pour des grands vedettes qui ont une sécurité matérielle dès leur plus jeune âge, mais pour les autres aussi, qui peinent à rester à flot. L'argent dans les futures et les challengers ne permet pas de couvrir les frais, et, de plus, il n'y a pas assez de ces tournois. Mais plus que des challengers, ce sont des tournois mixtes qui font déf

Le retour du chérif

J'ai dû relire mes billets précédents -- je ne savais pas que j'en avais écrit autant -- pour me rendre compte que j'avais traité de tous mes sujets favoris : les corporations, la mondialisation, la presse tennistique, Djokovic, Nadal, Murray, Federer et encore Djokovic. La seule chose que j'avais oublié de mentionner était la dévirilisation d'une société moderne fondée sur le parricide. Heureusement que ceci est un blogue de tennis et pas de sociologie, ou de grammaire comparée. Pourtant, en regardant ce Wimbledon 2018, je n'ai pu m'empêcher de penser politique. Essayant de me replonger dans le milieu du tennis, j'ai tout d'abord consulté la presse, pour me rendre compte que bien avant le commencement du tournoi, le scénario de son déroulement était déjà écrit. Comme autrefois, il prévoyait, en finale, la mort glorieuse du taureau et les pirouettes gracieuses du matador. Par malheur, au tennis, bien qu'on puisse depuis longtemps truquer les ti