Sans filet la question du PGTT (c’est-à-dire du GOAT) Pendant ce Wimbledon, j’ai assidûment suivi deux émissions sur Youtube : Sans filet et Service volée , dont j’ignore le nom de l’auteur, un garçon sympathique et faussement cynique. D’abord, quelques mots sur Service volée : c’est une chaîne Youtube qui propose des contenus intéressants, ayant l’ambition d’être critique, avec des idées souvent originales. La qualité est, malheureusement, assez inégale, et oscille entre le très bon et le pathétique. Le jeune auteur essaie de ménager la chèvre et le chou et de garder une audience variée — dont sa chaîne vit — et, à chaque fois qu’il le fait, quand il s’incline devant la vox populi , il raconte des bêtises. Il faut qu’il se résigne à ne pas plaire à tout le monde et qu’il continue à chercher son propre chemin. Je lui souhaite beaucoup de courage et de succès. Je souligne encore une fois que Sans filet , en dépit de la frugalité des moyens mis en œuvre, reste la meilleure émission sur
J’ai commencé à regarder le tennis à l’époque des premiers Roland Garros télévisés sur l’ORTF : je me rappelle José Luis Clerc en crampes à la fin d’un marathon de cinq heures, Manuel Orantes et son petit mouchoir, Guillermo Vilas peinant à servir à plat, Victor Peci et ses plongeons sur terre battue, Salomon, incapable de tenir l’échange et jouant des ballons, et surtout, je me souviens de Björn Borg. Je ne sais pas s’il était une grande vedette à l’époque, une star – comme on le dirait aujourd’hui – car je ne lisais pas les journaux, ni s’il avait du « charisme » – un mot qui s’emploie généralement pour signifier que quelqu’un est beau garçon (Borg était moche) – mais il était invincible. Mon joueur préféré était Jimmy Connors, et je désespérais de le voir battre Borg au moins une fois. Ma souffrance, après leur dernière demi-finale à Wimbledon, quand Jimmy lui avait infligé une bulle à la première manche pour perdre 6-4 à la cinquième, fut inimaginable. Borg était le plus grand, le