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Post Wimbledon

Sans filet la question du PGTT (c’est-à-dire du GOAT) Pendant ce Wimbledon, j’ai assidûment suivi deux émissions sur Youtube : Sans filet et Service volée , dont j’ignore le nom de l’auteur, un garçon sympathique et faussement cynique. D’abord, quelques mots sur Service volée : c’est une chaîne Youtube qui propose des contenus intéressants, ayant l’ambition d’être critique, avec des idées souvent originales. La qualité est, malheureusement, assez inégale, et oscille entre le très bon et le pathétique. Le jeune auteur essaie de ménager la chèvre et le chou et de garder une audience variée — dont sa chaîne vit —  et, à chaque fois qu’il le fait, quand il s’incline devant la vox populi , il raconte des bêtises. Il faut qu’il se résigne à ne pas plaire à tout le monde et qu’il continue à chercher son propre chemin. Je lui souhaite beaucoup de courage et de succès. Je souligne encore une fois que Sans filet , en dépit de la frugalité des moyens mis en œuvre, reste la meilleure émission sur
Articles récents

Héritage

J’ai commencé à regarder le tennis à l’époque des premiers Roland Garros télévisés sur l’ORTF : je me rappelle José Luis Clerc en crampes à la fin d’un marathon de cinq heures, Manuel Orantes et son petit mouchoir, Guillermo Vilas peinant à servir à plat, Victor Peci et ses plongeons sur terre battue, Salomon, incapable de tenir l’échange et jouant des ballons, et surtout, je me souviens de Björn Borg. Je ne sais pas s’il était une grande vedette à l’époque, une star – comme on le dirait aujourd’hui – car je ne lisais pas les journaux, ni s’il avait du « charisme » – un mot qui s’emploie généralement pour signifier que quelqu’un est beau garçon (Borg était moche) – mais il était invincible. Mon joueur préféré était Jimmy Connors, et je désespérais de le voir battre Borg au moins une fois. Ma souffrance, après leur dernière demi-finale à Wimbledon, quand Jimmy lui avait infligé une bulle à la première manche pour perdre 6-4 à la cinquième, fut inimaginable. Borg était le plus grand, le

GOAT et fric

Quelques mots d’abord sur la longueur des carrières. Quand on compare les carrières de joueurs entre 1980 et 2005, il faut prendre en compte l’évolution des raquettes et des cordages. Ainsi, le seul joueur ayant fait son apprentissage avec une raquette en bois et qui a réussi sa conversion aux outils modernes en carbone a été Jimmy Connors, et il l’a fait trop tard, quand il avait déjà plus de 35 ans. D’un autre côté, John McEnroe a sévèrement payé son style de jeu mal adapté au tennis qui naissait au milieu des années 80. Tout ceci s’est reproduit dans la seconde partie des années 90, quand les cordages ont évolués : il n’y a qu’à comparer les finales de Roland Garros entre Sergi Bruguera et Jim Courier, et, quelques années plus tard, entre ce même Bruguera et Gustavo Kuerten : utilisant un cordage luxilon, Kuerten était capable de dompter sans difficultés le lift de l’espagnol et de remporter cette finale sans accrocs. La longévité d’un André Agassi est également dû à la curiosité d

Plus l'abus est ancien...

I found that my old articles are still relevant, so I just translated one in English, one that fits with actuality perfectly. Sorry for my old readers ("the happy few", to quote Stendhal), for this rehash. "Drang nach Osten" had a different meaning for Germany and for Austria-Hungary: for the Two-Headed Empire, it was the means for accessing the oil sources of Turkey, which included, at that epoch, most of the Middle East. For the Reich, it meant expanding its "living space" at the detriment of the Slavic subhumans: a conquest of the East and its resources. The consequence of this ideology was tens of millions of deaths - Russians, Poles, Serbs, Czechs, Slovaks… During a savage, outrageous war, against the population itself, the greatest genocide since the invasion of northern India by Muslims. This ideology was never condemned: we must never forget that the German military effort, during the two wars, had been financed in large part by the United States,

Communication

Il y a eu beaucoup d’articles sur Kyrgios, récemment, et la plupart sont truffés d’âneries. La dernière que j’ai lue est le monumental « pétri de talent », dans l’article d’un journaliste assez connu, mais que j’ai tendance à mépriser pour ses partis pris, son manque de respect envers les joueurs et le tennis en général, qu’il ne comprend pas, et, d’après moi, qu’il n’aime pas. Son emploi du mot « talent », si banal, est une abomination. Le talent est assimilé, pour reprendre la formulation de Julien Varlet, à faire « des amorties rétro » et des volées. Le talent est évidemment bien plus que cela, et il a bien plus de facettes. Dans le cas concret de Kyrgios, c’est sans tenir compte de la relation étroite et méconnue entre un joueur et sa raquette. Celle de Kyrgios permet de servir très fort, mais pose des difficultés quand il faut tenir l’échange. Dès qu’il joue sur une surface tant soit peu lente, au rebond assez haut, il n’arrive pas à marquer des points, et il est forcé à jouer de