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Another slam in the hall

Et on recommence… Depuis 2009, et ses premiers succès en masters and chelems, Andy Murray est le favori des médias pour remporter l’Omnium d’Australie. J’imagine déjà le bouffon du tennis – Mats Wilander – proclamer le « sieur » Andy meilleur joueur de tous les temps (et changer d’avis le jour même), et j’ai lu récemment (dans un journal britannique, of course) qu’il ne lui manquait que de remporter l’OA et Roland Garros pour dépasser ses illustres rivaux, achever un carrière « plus complète » que les trois meilleurs joueurs de l’ère open, Federer, Djokovic and Nadal.


Par malheur, chaque année c’est la même histoire — Murray n’a jamais été capable de remporter un tournoi de haute lutte, contre une opposition résolue et en forme. Dans le tableau suivant, on peut comparer les résultats des joueurs ayant le plus de succès en Australie pendant les dix dernières années. Il est facile de remarquer que Murray a un bilan très défavorable non seulement contre les gros calibres, mais aussi contre le menu fretin du top ten.

C’est, somme toute, l’histoire de sa vie tennistique : suffisamment bon pour profiter des opportunités, mais manquant de qualité intrinsèque pour créer ces opportunités. Dans un futur pas trop éloigné, alors que le « big three » entrera dans la légende du sport, « sir » Andy (je n’oublie pas être citoyen d’une république !) sera, lui, le sujet de fables. Ou de blagues : quand on voit ô combien la presse le chouchoute, il est un peu la Hillary Clinton du tennis.


Reste à savoir qui sera le Trump de l’OA. Alors que la majorité des journalistes anglo-saxons s’est empressée de décerner le titre au régent, je reste sceptique. J’estime, d’abord, qu’une surface plus rapide ne lui convient pas. Ensuite, je le pense incapable de battre trois top ten de suite dans un tournoi au meilleur des cinq sets, un exploit qu’il n’a jamais réussi, et il se pourrait bien qu’il ait à enchainer trois matches difficiles, Nishikori-Wawrinka-Djokovic, tiens, par exemple.


L’autre suspect, Djokovic, a également, un tournoi assez garni en perspective, où Raonic s’annonce comme son rival le plus sérieux. Un Raonic, d’ailleurs, qui continue à progresser, et que je verrais facilement en finale. Rafa est là, également — avec un Alexandre Zverev pour déjeuner au troisième tour, et un Carlos Moya pour l’encourager — et un Dimitrov qui vient de jouer un excellent Brisbane.

En finale de Doha — un match que j’ai regardé à plusieurs reprises pour me former une impression plus ferme — Djokovic était largement au dessus de Murray, et le score était plus serré qu’il n’aurait dû l’être d’après le jeu des protagonistes. De plus, rien ne semblait avoir changé dans leurs approches respectives, et c’est en me marrant que j’ai lu que Murray pensait devoir être plus agressif : ça fait déjà vingt-cinq fois qu’il devait être « plus agressif ». Mais pour le Serbe, j’ai l’impression que c’est « ça casse ou ça passe » cette fois-ci. S’il remporte Melbourne, il va faire mal en 2017 ; sinon, je me demande où il se retrouvera.


Un autre élément tout aussi intriguant, avant le tournoi, est l’état de forme de Rogeur et de Rafa. Fed a assez bien joué à Perth, alors que Rafa a perdu un match bien engagé à Brisbane contre Raonic. Le gros test pour Roger sera Nishikori, et je ne sais pas quoi penser de cette rencontre. Pour Rafa, les problèmes sérieux commencent un peu plus tôt, mais, au moins, on sera fixé.


Alors, je me mouillerais pas trop avec des pronos concrets : l’Omnium d’Australie me semble plus ouvert que jamais. Les joueurs sont bien « distribués », les tableaux équilibrés, et la chance pourrait être de prime importance, comme elle l’est si souvent. Jo, Gaël, Richard, pourraient tirer leur(s) épingle(s) du jeu, et, qui sait ? Lucas pourrait nous surprendre aussi. 


Voici les huitièmes de finale d’après les têtes de série, avec quelques commentaires :

1. Andy Murray - 16. Lucas Pouille [Je vois Lucas, tout de même, pas Isner. En quart, Murray, évidemment.] 
10. Tomas Berdych (Rtc) - [17. Roger Federer, quand même !] 5. Kei Nishikori [Kei est mon favori, ici, mais rien de certain, hein ! Pour la demie, encore une fois Kei, mais je suis biaisé, là.]


4. Stan Wawrinka - 14. Nick Kyrgios [Je ne serais pas surpris s’ils se faisaient éliminer avant tous les deux.]
12. Jo-Wilfried Tsonga - 7. Marin Cilic [Jo ? Plus probablement, Marin, mais rien n’est moins sûr. En demie… pas la moindre idée.]
 6. Gaël Monfils - 9. Rafael Nadal  [ Ou 24. Alexander Zverev ! Et puis, je ne vois pas Gaël en huitième.]
13. Roberto Bautista Agut -

3. Milos Raonic [Milos, qui est mon favori pour la demie, bien que j’aie un faible pour Rafa ici, en dépit des EUT… ]
 6. Dominic Thiem - 11. David Goffin [Aucune idée.] 
15. Grigor Dimitrov [ Plutôt 18. Richard Gasquet ; je pense que Grigor sera vite éliminé.]

2. Novak Djokovic [Novak, qui reste mon favori pour la demie.]


Bon, j’aurais dû faire un tour sur le site magie-voyance avant d’écrire n’importe quoi. Mais pour moi, ce qui semble clair, c’est que le tournoi a le plus de poids pour les « big three » : que reste-t-il dans leurs réservoirs ? Quelles sont leurs ambitions ? À Melbourne, on sera fixé, mais c’est avec beaucoup de plaisir que je les verrais jouer à leur top, et dominer encore un peu. Il est vrai que je n’aime pas les changements.


Commentaires

  1. J'ai deux sets de Roger-Rubin. Pas trop trop sure que Roger se rendra a la finale... Trop d'unforced errors.

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  2. Pas trop sur non plus que Kerber defendra son titre... Elle a ben de la misere avec son service.

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  3. Matt, as tu parti un blog anglo?
    https://mcshowblog.com/

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  4. Réponses
    1. Bonjour Lapin, j'espère que tu va bien? Tranquille ce blogue :-(.

      Bonne question, que diable se passe-t-il avec Novak? On pensait qu'il dominerait le tennis pendant trois ou quatre ans et c'est comme s'il avait perdu une grosse coche à son jeu du jour au lendemain.

      Je l'ai vu jouer et il est méconnaissbale. C'était le meilleur pour changer la direction de la balle et il ne le fait plus ou beaucoup moins. C'est maintenant Nadal qui est très bon à changer la direction de la balle.

      Heureusement que Federer, qui est revenu meilleur que jamais cette année, et Nadal, qui joue sensiblement mieux en 2017, sont là, sinon le tennis masculin serait dans le gros trouble.

      Du côté des femmes, bien content du retour de Sharapova et pour ce qui est de notre Eugénie nationale ... misère ... pourrait-elle se la fermer et se concentrer sur le tennis.

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