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Let's dance

Ouais... l'article en anglais a été plus lu que tous ceux que j'ai gribouillés en français, ce qui est désolant. Ô tempora, o mores ! Quel horreur ! Les dieux sont tombés sur la tête... Mais que peut-on y faire : l'anglais est moderne, le français désuet, et ce qui est moderne, comme on le sait, est toujours mieux.

Tiens, ça me fait penser au logiciels. J'utilise, comme mes chers lecteurs auraient pu s'en douter, des logiciels désuets également : ils ne sont pas chics, et ils sont... compliqués. Il faut même ouvrir les menus pour accéder à certaines fonctions, car -- qui l'aurait cru ? -- il y a encore des fonctions. De temps en temps, je lis des revues de logiciels, et je me surprends à chaque fois à me regarder dans un miroir ensuite. Parce que tous ces textes partent de la présupposition que les utilisateurs d'ordinateur sont des êtres bornés, et que les logiciels eux-mêmes, pour être « in » doivent devenir de plus en plus bornés. Pour paraphraser Brel, « beaux, beaux et cons à la fois ».

Mais revenons au tennis. La fin de la saison s'approche rapidement, et, après Vienne, Murray n'a que 165 points de retard sur Djokovic au classement. Il y aura probablement du suspense si Djokovic n'est pas en forme. Carole Bouchard a twitté qu'il avait l'air frais et de très bonne humeur à Paris, mais ça ne veut probablement pas dire grand chose quant à son jeu.

Jo a fait la finale de Vienne, et Simon y a bien joué également. J'ai regardé Gilles contre Murray, et je n'ai pas pu m’empêcher de penser qu'il jouait de la même manière il y a dix ans. Quand j'écris « même », c'est précisément ce que pense : identique. Pas un progrès. Pas un nouveau coup. Surtout, rien en attaque. Je me goure sans doute, et laisser Murray attaquer était probablement une bonne stratégie, mais tout de même. J'ai la même impression lassante quand je regarde Jo. Le tennis évolue, on joue mieux les angles, on utilise les effets d'une manière plus efficace, on travaille ses faiblesses, mais nos petits « mousquetaires » restent figés comme des statues de cire.



J'en demande bien trop, je le sais. Dans le top 10, seuls Djokovic, Federer, Wawrinka, Raonic, Cilic, Nishikori, Goffin ont peaufiné leur jeu. D'autres ont travaillé sur leur préparation physique, certains, après blessure, ont reconsolidé les bases. Pas beaucoup, donc, seulement 90%. Le tennis français, aujourd'hui, c'est un peu comme la langue française. Ou comme ces nouveaux logiciels : élégants, scintillants, mais y a pas grand chose sous la capote.

Misha Zverev continue de surprendre, et il redonne de la vie à un tennis différent. Le slice n'est pas mort, la volée non plus. Il est intéressant de noter que bien peu d'amateurs de jeu offensif, « rétro » ont commenté ses résultats. Mais je ne m'étonne pas : l'histoire du « beau tennis », ce n'est qu'une histoire.

Il vient de réussir un très beau parcours à Bâle, éliminant Wawrinka, donnant du fil à retordre à Cilic. Cilic, lui, a confirmé que sur un tournoi, dans un grand jour, il pouvait battre tout le monde. Il n'est plus qu'à 150 points de Thiem, et pourrait bien se qualifier pour le WTF.

On sait déjà les noms de six participants du tournoi des maîtres: Djokovic, Murray, Wawrinka, Raonic, Nishikori et Monfils. Comme Rafa ne joue pas à Paris, Thiem et Cilic ont de bonnes chances de se qualifier, mais je ne serais pas surpris si Goffin y arrive, coiffant quelqu'un dans la dernière ligne droite. Par exemple Cilic, qui l'attendra peut-être au troisième tour à Bercy. Tout de même, les vétérans dominerons le WTF : Thiem pourrait y être le plus jeune, à 23 ans. Les autres, entre 26 et 32. Pour les scénarios possibles, voir ici.

Bon, suffisant pour la rentrée. J'aurais des commentaires au cours du tournoi. À bientôt.


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