Accéder au contenu principal

#nextgen 2

Nous avons eu, en huitième de finale de Shanghai, Lucas Pouille, Vasek Pospisil, Jack Sock, Milos Raonic, Alexandre Zverev et David Goffin, tous membres de cette relève, cette nouvelle génération dont on parle tant.

Pospisil a été éliminé par Novak Djokovic dans un match très solide. Il a fait un bon parcours, éliminant Gasquet et Dimitrov, et il a bien résisté au numéro un mondial. Ses deux dernières saisons ont été gâchées par des blessures, mais il affiche tout de même de beaux progrès, et il est à espérer qu'il continuera sur sa lancée.

Son compère de double, Sock, a réussi à éliminer Milos Raonic et à se qualifier pour les quarts de finale, après avoir battu Feliciano Lopez au tour précédent. Je ne l'ai pas regardé récemment, et je ne suis pas familier avec son jeu, mais ses résultats, cette année, ont l'air encourageants.

Zverev, lui, a joué un bon match contre Jo, mais la fatigue mentale après des batailles difficiles contre Isner et Cilic a dû peser. Notons que Jo était dans un bon jour.

Finalement, Goffin a éliminé Gaël Monfils dans une rencontre qui avait mal commencé. Il confirme ses progrès de cette année, et j'ai l'impression que ses résultats ne font pas justice à son tennis, tant il reste fragile dans les moments décisifs.

Pouille a eu le malheur de tomber sur un Murray en excellente forme (en dépit d'un pourcentage de premières balles médiocre) et s'est fait tronçonner.

On voit lentement émerger le prototype du joueur de demain : très grand, puissant, disposant d'un excellent service et d'un gros coup droit, légèrement plus friable côté revers -- conséquence d'une taille et d'un poids supérieurs, et avec un jeu de transition solide. Raonic, Kyrgios, Pouille, Dimitrov, Zverev, Sock, Vesely, Edmund, sont tous créés sur ce moule, et on peut facilement repérer les autres. On dirait qu'ils ont cinq à dix centimètres de plus que la génération précédente, ce qui leur permet de gagner beaucoup de points au service, point fort du « talent ». Les exceptions -- Nishikori, Goffin, Coric, Thiem, Tomic, progressent plus lentement, alors que des Berankis, Krajinovic, pataugent.

J'ai copié du site de Jeff Sackman, Tennisabstract, les ratings d'une sélection de joueurs plus jeunes, en me limitant aux alentours de 26 ans. Il y a 20 joueurs de cet âge parmi les cents premiers, ce qui est ridicule quand on pense que c'était autrefois la marque de la maturité des joueurs, limite après laquelle le déclin commençait.



4 Kei Nishikori 26.8
6 Milos Raonic 25.8
11 Nick Kyrgios 21.4
12 Dominic Thiem 23.1
16 Lucas Pouille 22.6
18 Grigor Dimitrov 25.4
19 Alexander Zverev 19.5
21 David Goffin 25.8
24 Jack Sock 24.0
25 Pablo Carreno Busta 25.2
30 Andrey Kuznetsov 25.6
31 Bernard Tomic 24.0
32 Borna Coric 19.8
44 Jiri Vesely 23.2
54 Kyle Edmund 21.7
61 Ryan Harrison 24.4
77 Diego Sebastian Schwartzman 24.1
80 Jerzy Janowicz 25.8
84 Pierre Hugues Herbert 25.5
91 Damir Dzumhur 24.3
95 Jared Donaldson 19.9
101 Renzo Olivo 24.3
102 Thanasi Kokkinakis 20.3
104 Vasek Pospisil 26.2
110 Hyeon Chung 20.0
112 Yoshihito Nishioka 21.0
114 Ricardas Berankis 26.2
118 Taylor Harry Fritz 18.9
120 Taro Daniel 23.7
121 Gastao Elias 25.8
128 Andrey Rublev 18.9
132 James Duckworth 24.7
134 Nikoloz Basilashvili 24.6
135 Austin Krajicek 26.1
136 Denis Kudla 24.1
137 Filip Krajinovic 24.4
138 Elias Ymer 20.3

L'ATP a déjà commencé sa campagne publicitaire pour les années à venir, mais, en dépit de ces efforts, je garde l'impression qu'après avoir vu passer ses sept vaches grasses, le tennis mondial se contentera des sept vaches maigres pour un temps.

PS: Voilà le commentaire de Brad Gilbert sur le comportement de Kyrgios:

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Un mois (ou presque) du blogue

Il est temps de faire un premier bilan du fonctionnement du blogue depuis son début. Les billets La qualité des billets est discutables. Je n'ai guère de temps pour faire les recherches nécessaires ; d'autre part, j'ai déjà discuté de la plupart des sujets que je touche sur d'autres sites, et j'essaie, dans la mesure du possible, d'éviter de me répéter. Ce qui est dissonant est que j'écris d'un point de vue obsolète à des audiences très différentes : une canadienne, une autre française. Ça fait presque trois décennies que je ne vis plus en France, et je suis resté intouché par les changements culturels qui ont vu jour entre-temps. D'un point de vue idéologique, j'appartiens encore à la classe ouvrière disparue ; je pense, qu'après De Gaulle, Georges Marchais était le seul homme politique intègre qu'on ait eu, et je ne lis pas les journaux. Günter Wallraff disait, dans un vieil interview,  que la société se complaisait un peu trop ...

Tennis dans les coulisses

Alors qu'autrefois la carrière et le règne des champions duraient... tant qu'ils duraient, avec l'explosion de la popularité du tennis, des moyens de communication et la croissance cancéreuse du monde informatique, on a l'impression que ce n'est plus le jeu qui décide de la gloire des vainqueurs, mais le monde corporatif qui attend un retour de plus en plus grand sur l'argent investi. Je me souviens qu'en 2007, Federer, qui, comme moi, n'y avait vu que du feu, se défendait « d'avoir créé un monstre ». On l'enterrait dès les premières défaites inattendues contre Canas. En dépit du fait qu'il allait remporter sept grand chelems de plus -- autant que Wilander, McEnroe, par exemple, dans leurs carrières -- le glas avait sonné : un joueur plus populaire, plus « banquable » existait, c'est là que se trouvait le pognon, et Federer devait faire de la place au soleil. Mais Roger avait sa propre niche -- le monde avec une conception plus tradit...

The innocent bystander

Il y a des joueurs que l'on n'aime pas. C'est toujours irrationnel -- tout comme notre adhérence à d'autres joueurs est irrationnelle, ou, sur un plan plus profond, notre amour du tennis, et plus généralement du sport, ne fait pas beaucoup sens. Dans mon cas, il y en a deux parmi les joueurs actifs : Rafa, qui a battu Novak et Fed bien trop souvent pour que je puisse lui pardonner sincèrement, et Murray, qui a le malheur, à mes yeux, d'être le chouchou des organisateurs et de la presse, sans mérite aucun. Comme nous le voyons, mes motifs sont bien subjectifs, et le péché majeur du Taureau et du Muzzérable est de m'avoir contrarié dans ce monde étrange qu'est celui du fan. Du moins, j'en suis conscient: tout comme le mythe de la supériorité occidentale déforme la vision d'autres amateurs de tennis, la cruauté et les vices de ce même monde -- auquel j'appartiens, et dont je suis autrement fier -- comme ces miroirs magiques dans les foires, dénatu...