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Un début pendant la pause

Quand tout dort, je me réveille au tennis. Ce n'est pas que je l'aie vraiment abandonné -- j'ai assumé un rôle d’entraîneur ces dernières semaines tant bien que mal. Mes élèves s'amusent bien et progressent rapidement, ce qui, encore une fois, m'a fait comprendre Ô combien les mecs qu'on paie sont nuls : peut-être devrais-je les admirer, car être pire que moi, c'est quand même du grand art. Notons aussi, sur ce sujet, que je ne suis pas forcément honnête. [Remarquez ce « Ô », clin d’œil à mon poète préféré, Wilhelm Apollinaris.]

Dans le monde des grands, Federer, si j'ai bien vu, vient de renoncer à jouer aux jeux olympiques, Djokovic s’apprête à taper la petite balle jaune à Toronto, Murray, sous la direction du Vautour, tente d'éviter de se prendre une triquée au Canada afin de sauvegarder sa nouvellement acquise « confidence » pour des tournois plus importants ; Nadal, lui, fait de la pèche. Nan, mais je blague, évidemment.

Le bilan 2016, jusqu'à présent, est assez minable. Très peu de grands matches, peu de tournois dont on se souviendra. Les conditions climatiques y ont eu leur part (je pense à IW, Miami, Rome, Roland Garros, Wimbledon...), les blessures de certains joueurs la leur (Federer et Nadal, principalement, alors qu'ils jouaient très bien). En général, la saison sur terre battue a été de bonne facture.

Djokovic a de nouveau dominé -- pour faire son grand chelem à Roland Garros (dans le statut de l'ITF, un Grand Chelem était défini comme quatre tournois remporté d'affilé jusqu'en 2012, quand cette définition a été altérée, au mois de mars ; oui, c'est vrai, les fans de Djoko -- et moi aussi -- on est un peu paranoïaque, mais il fut le premier joueur à ne pas pouvoir remporter officiellement le « Grand Chelem » sur deux saisons). Pour Lendl/Murray, il faudrait inventer de nouveaux mots : sourisir -- ce sont leurs résultats quand le britannique-non-européen a à affronter le G3 dans des conditions normales ; vautourer, quand il remporte un tournoi.

Murray, soyons gentils, n'y est pour rien. Mais la space odyssée de Lendl, là, c'est du grand maître : on vient pour cueillir les lauriers, on se tire quand il faut assumer. Dans le cas présent, c'était le travail d'Amélie Mauresmo et de Jamie Delgado (un grain de Jonas Björkman ?) qui a été accaparé. Murray avait d'excellents résultats depuis le début de la saison, et je pense que je l'aurais moi-même mené à une victoire en grand chelem rien qu'en affichant une triste mine de mon siège d'honneur, après avoir vidé moult pernods.

Certains jeunes ont confirmé, d'autres ont -- temporairement -- disparu. Saluons (Ah, pardon, Ô, ce que ce mot est bête) les résultats de Raonic, Goffin et de Kyrgios. Bon, là, alors, pour moi ils sont tous jeunes, mais dans la vie de papillon tennistique, c'est pas tout à fait sûr pour Goffin et Raonic. Tout de même, ils ont franchi un cap. Il en reste un autre : quand on voit comment Raonic flanche dans les moments délicats, ou comment Goffin et Kyrgios se prosternent devant leurs idoles (Federer et Murray, respectivement mais irrespectueusement), on peut se dire qu'ils doivent grandir encore un brin et que se laisser pousser la barbe ne suffit pas. Thiem, sur ce point, mérite un diplôme d'adulte : en dépit d'une programmation stupide, il a fait d'excellents résultats, et il s'est battu à chaque fois. Il confirme.

Pour un premier billet, je pense déjà avoir trop dit. À bientôt.

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