Le grand vainqueur moral du tournoi olympique hommes est Juan Martin Del Potro. En 2013, à Indian Wells, il avait montré que des surfaces un peu plus lentes, au rebond plus haut, lui convenaient bien, éliminant Murray en quart et Djokovic en demi-finale, pour perdre de peu en finale contre Nadal. Mais tout comme à IW, JMDP a dû affronter une programmation très difficile, et, disons le ouvertement, injuste (ajoutons que Djokovic a tout fait pour diminuer la victoire de l'Argentin au premier tour, avouant qu'il portait un bandage au poignet gauche parce il était victime d'un bobo ; décidément le pire perdant parmi le top : il aurait dû au moins inventer qu'il avait la mono lors du match, ou SRAS, anthrax, qui sait ? ou même dire -- tout en niant qu'il le disait -- que DelPo l'avait distrait sur le court en faisant semblant de manquer deux ou trois coups droits...). On aurait pu espérer qu'en demi-finale, au moins, Nadal, qui avait remporté la finale du tournoi de double, et DelPo, qui enchaînait des matches difficiles du soir au matin, joueraient le premier match -- ça aurait été dans l'ordre des choses -- et c'était du ressort des organisateurs... malheureusement, ça n'a pas été le cas, et ils ont tous deux perdus le lendemain, Rafa contre Nishikori, Del Potro contre le Musérable.
La farce continue : car c'est devenu une farce, et on nous prend pour des bourricots. Je conçois qu'un joueur puisse avoir un parcours plus difficile, ou plus facile. Ça arrive. Mais qu'un joueur de tournoi en tournoi ait une promenade dans le parc avant la finale, et soit si amplement favorisé par la programmation, et bien, j'ai du mal à accroire que ce ne soit que par chance.
Et ne pensez pas que les autres joueurs soient dupes. Ils en sont bien plus conscients que nous, car c'est une réalité qu'ils vivent au jour le jour, et je ne suis pas certain qu'ils innocentent les joueurs favorisés, qu'ils n'y voient pas une complicité active. Car en dépit des difficultés qui rendent les compromis inévitables, une bonne programmation doit avoir l'équité comme point focal, car c'est le seul moyen de garder une légitimité à la compétition -- équité et légitimité qui, comme je l'ai écrit dans un article précédent, sont devenues secondaires : ce qui compte est la « narrative » comme la concevait Roland Barthes.
D'un autre côté, qui est probablement plus important, bien que moins articulé dans ce billet, on a vu beaucoup de beau tennis à Rio, et des joueurs très motivés. Bellucci, Johnson, Fognini, Monfils nous ont offert de belles batailles. Monfils, surtout, aurait pu mieux faire, mais après avoir gâché dix ans de carrière à perdre, il ne sait pas comment gagner, bien qu'il y soit finalement préparé. Rafa a été une surprise positive, et avec une meilleur programmation, il aurait certainement remporté deux médailles. Djokovic, malgré une blessure au poignet gauche, a joué un match solide contre Del Potro. Nishikori est resté aussi prévisible que toujours, impuissant dans les matches qui comptent vraiment, mais, cette fois-ci, copieusement aidé par la fortune, tant en quart que dans la rencontre pour la médaille de bronze.
Les courts semblaient très lents, comme à I.W. et Miami, et les gros serveurs ont été vite éliminés. Une surface légèrement plus rapide aurait peut-être été plus convenable.
Le circuit continue à Cincinnati où Benneteau et Donaldson viennent de créer les premières surprises, Donaldson enchaînant bien dans sa rencontre contre Stan. Chardy, après une bonne saison 2015, semble être en crise. Il donnait l'air d'avoir pourtant bien progressé. Paire a perdu contre Coric. Je n'ai pas vraiment suivi l'odyssée Paire ces dernières semaines, mais c'est un joueur qui me déplaît fondamentalement : le genre gros physique/petite cervelle. Quant à son exclusion de l'équipe nationale aux jeux, j'ai tout de même l'impression qu'on en fait trop, probablement à cause de cette chanteuse.
À bientôt.
La farce continue : car c'est devenu une farce, et on nous prend pour des bourricots. Je conçois qu'un joueur puisse avoir un parcours plus difficile, ou plus facile. Ça arrive. Mais qu'un joueur de tournoi en tournoi ait une promenade dans le parc avant la finale, et soit si amplement favorisé par la programmation, et bien, j'ai du mal à accroire que ce ne soit que par chance.
Et ne pensez pas que les autres joueurs soient dupes. Ils en sont bien plus conscients que nous, car c'est une réalité qu'ils vivent au jour le jour, et je ne suis pas certain qu'ils innocentent les joueurs favorisés, qu'ils n'y voient pas une complicité active. Car en dépit des difficultés qui rendent les compromis inévitables, une bonne programmation doit avoir l'équité comme point focal, car c'est le seul moyen de garder une légitimité à la compétition -- équité et légitimité qui, comme je l'ai écrit dans un article précédent, sont devenues secondaires : ce qui compte est la « narrative » comme la concevait Roland Barthes.
D'un autre côté, qui est probablement plus important, bien que moins articulé dans ce billet, on a vu beaucoup de beau tennis à Rio, et des joueurs très motivés. Bellucci, Johnson, Fognini, Monfils nous ont offert de belles batailles. Monfils, surtout, aurait pu mieux faire, mais après avoir gâché dix ans de carrière à perdre, il ne sait pas comment gagner, bien qu'il y soit finalement préparé. Rafa a été une surprise positive, et avec une meilleur programmation, il aurait certainement remporté deux médailles. Djokovic, malgré une blessure au poignet gauche, a joué un match solide contre Del Potro. Nishikori est resté aussi prévisible que toujours, impuissant dans les matches qui comptent vraiment, mais, cette fois-ci, copieusement aidé par la fortune, tant en quart que dans la rencontre pour la médaille de bronze.
Les courts semblaient très lents, comme à I.W. et Miami, et les gros serveurs ont été vite éliminés. Une surface légèrement plus rapide aurait peut-être été plus convenable.
Le circuit continue à Cincinnati où Benneteau et Donaldson viennent de créer les premières surprises, Donaldson enchaînant bien dans sa rencontre contre Stan. Chardy, après une bonne saison 2015, semble être en crise. Il donnait l'air d'avoir pourtant bien progressé. Paire a perdu contre Coric. Je n'ai pas vraiment suivi l'odyssée Paire ces dernières semaines, mais c'est un joueur qui me déplaît fondamentalement : le genre gros physique/petite cervelle. Quant à son exclusion de l'équipe nationale aux jeux, j'ai tout de même l'impression qu'on en fait trop, probablement à cause de cette chanteuse.
À bientôt.
Après avoir vu le match Nadal vs Coric, on peut se demander ce que l'espagnol est allé faire à Cincinnati cette semaine. Une victoire facile pour Coric (Bravo) et un Nadal qui avait l'air d'un gars qui voulait être ailleurs. Quelques jours après les jeux de Rio, qui n'ont pas été reposant pour lui, il aurait dû se reposer.
RépondreSupprimerIl a fait venir l'entraineur pour des traitements sur son bras gauche. Cela a peut-être affecté son jeu, mais au final, une très petite performance.
Donc, après la sortie de Wawrinka (no. 2), voilà le no. 3 qui sort à son tour. Murray encore mort de rire, mais pas nous autres :-(.
Pour revenir à Murray vs Federer, Djokovic et Nadal. Je pense que Murray est un très bon joueur, mais les trois autres sont excellents ou l'ont été (i.e. Federer et Nadal).
RépondreSupprimerAu fil des ans, on a vu des améliorations chez Djokovic (ex. service et coup droit plus incisif). Chez Murray, on a vu une certaine amélioration sur son coup droit, mais pas grand chose d'autre. Il joue essentiellement comme il le faisait à son arrivée sur le circuit.
Nadal a grandement amélioré son jeu au fil des ans pour réussir à gagner ailleurs que sur la terre-battue. Nadal peine maintenant à gagner comme il le faisait pour la raison qu'il est sensiblement moins rapide. RDS a présenté une finale Federer vs Nadal à Wimbledon et on le voyait beaucoup plus rapide qu'on ne le voit maintenant et cela fait toute la différence. Un peu moins rapide pour retourner le service et se rendre aux balles et bingo, le voilà bien moins dangereux. Le meilleur Nadal est maintenant clairement derrière lui et cela ne va qu'empirer.
Pour revenir à Murray, il est diablement chanceux de ne plus avoir à affronter le meilleur Nadal et tant qu'à ça, le meilleur Federer. Et oui, le meilleur du maître est derrière lui. Il reste Djokovic et lorsque le serbe s'y met, Murray perd.
Pour le restant du peloton, rien pour inquiéter Murray. On attend toujours les sérieux prétendants au Federer, Nadal et Djokovic. Quelques bons jeunes, mais on est encore loin des trois grands.